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Accouchement

L’accouchement respecté, un droit fondamental.

L’accouchement respecté, un droit fondamental.
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Quand on vous parle d’accouchement, quelle image vous vient en tête ?

Fort à parier que le premier mot qui vous vient à l’esprit est douleur… Puis cri, panique, femmes en colère, homme perdu, épuisement. “y a-t-il un médecin dans l’avion ?”…

 

Dans les films, dans les histoires, dans les récits, on trouve toujours une notion de gravité, d’urgence, de stress. Cela a un réel impact sur la façon dont nous nous préparons à ce moment, sur l’anxiété que nous pouvons ressentir, et nous rend bien plus vulnérables.

 

Accoucher, un moment horrible ? Quand est-il vraiment ?

 

En réalité, l’accouchement est un acte naturel que le corps sait très bien faire tout seul. De tout temps, les femmes ont accouché, souvent aidées entre elles.

Est-ce dangereux ? La mortalité en couche, en post partum, et la mortalité des bébés, sont liées aux conditions de vie, pas tant à l’accouchement en soi. C’est l’arrivée des antibiotiques qui a réduit drastiquement la mortalité périnatale.

Les sorcières, maîtresses, femmes, sage-femmes, avaient déjà une grande connaissance de l’obstétrique, et les techniques d’assistance comme les forceps existent depuis des siècles.

 

La vérité c’est qu’un accouchement “ naturel” est souvent très calme, favorisé par la tendresse et la pénombre, souvent le travail est assez lent, à un rythme qui n’est pas régulier. La poussée non dirigée et  naturelle, est faite dans une position que la mère adopte instinctivement et qui favorise la descente du bébé et limite énormément les déchirures (accroupie, à quatre pattes…). C’est un acte d’une grande puissance, mais pas d’une grande violence. Certaines femmes parlent même de sensation orgasmique.

 

Pourquoi parle-t-on d’accouchement respecté ?

 

Parce qu’aujourd’hui, l’hyper médicalisation de la naissance ne respecte plus la physiologie. Nous avons tellement voulu écarter tous les risques que nous en avons créé de nouveaux.

Par exemple, la position gynécologique qu’on vous fait adopter pour l’accouchement est faite pour favoriser le confort de l’intervention des médecins, alors qu’elle est prouvée cliniquement comme étant la pire pour la physiologie, favorisant les complications. Ou encore, l’utilisation d’ocytocine de synthèse augmente la détresse foetale car les contractions artificielles sont bien trop fortes.

 

La cascade d’intervention est démontrée aujourd’hui comme ayant un effet très mauvais sur l’issue de l’accouchement : déclenchement, péridurale trop précoce, touchers vaginaux inutiles, durée du travail non respectée, mise à jeun, etc… La science a bien documenté les dangers de toutes ces interventions.

 

Résultats ? Les traumas autour de la naissance sont un facteur de risque de dépression post partum. Les femmes se sentent surinvesties lors de la grossesse, dépersonnalisées lors de l’accouchement, et lors du retour à la maison, nombreuses sont celles qui expriment un sentiment d’impuissance : “et maintenant ? suis-je capable ? je n’ai même pas réussi à mettre mon bébé au monde, comment vais-je m’en occuper ? “

 

Non, elles ne se contentent pas “juste” d’être en bonne santé ainsi que leur bébé (et peut-on parler de bonne santé quand on peine à récupérer d’une épisiotomie ou d’une césarienne qui aurait pu être évitée? ).

 

Saviez vous par exemple, qu’il y a plus de morts maternelles par suicide en periode perinatale que par hémorragies du postpartum ?

 

Lorsque les femmes aujourd’hui ont une expérience d’accouchement en pleine conscience, où elles sont pleinement actrices, où leur voix est entendue et valorisée, elles ont une expérience de la maternité plus riche, une meilleure santé physique et mentale en post partum. Elles réussissent mieux l’allaitement, et l’attachement à leur bébé. Les pères aussi se sentent plus impliqués, et se connectent plus facilement à leur bébé.

 

L’OMS a des recommandations très claires pour des conditions d’accouchement respectueuses. Pour la formation des sages-femmes. Pour le respect de la physiologie.

Le taux de césariennes ne devrait pas dépasser les 10 à 12 %. Il plafonne à 50% en Tunisie.

 

Il faut repenser les pratiques pour la santé des femmes et de leurs bébés. Redonner le pouvoir aux sages-femmes, actrices de la physiologie, et appeler l’obstétricien, le spécialiste de la pathologie, quand il y a besoin, et pas avant que ce soit nécessaire.

Il faut écouter les femmes, et les informer pour qu’elles soient non pas passives, mais complètement actives dans leurs accouchements.

 

Il est là le respect.

 

Références :

 

Grossesse et accouchement : Quel est le vécu des femmes tunisiennes?

tunisian Women’s childbirth experience.

Kaouther Dimassi1, Farah Benzina1, Amal Ksouri1, Ben Zina Emna2, Najla Kamassi1, Amira Rakkam1, Hejer Selmi1, Souad Trabelsi1, Amel Triki1, Rim Rafrafi2, LA TUNISIE MEDICALE – 2020 ; Vol 98 (07) : 556-566

 

Les maladies cardiovasculaires et les suicides premières causes de décès maternels en France en 2013-2015

06 JAN 2021 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE) | SANTÉ PUBLIQUE 

 

pour aller plus loin :

Michel Odent, le bébé est un mammifère

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